La conception de l’évaluation est précisée dans le guide. En lien avec l’évaluation, n’oubliez pas ce qui est fondamental : à quasiment chaque séance faire le point sur deux choses :
- Les enfants, qu’avons-nous appris aujourd’hui en mathématiques ? Par exemple : nous avons appris à ajouter 9 à un nombre rapidement, à tracer des traits droits, à se repérer sur un quadrillage…
- Les enfants, à quoi ça sert ? Il faut les aider à mettre du sens : ça sert à calculer plus vite, à résoudre des problèmes, ça aide à réfléchir, ça permet de faire une opération sans la poser, ça aide à lire une carte (routière, plan, etc), ça prépare à faire des choses plus compliquées en CM ou au collège, etc.
L’évaluation va permettre d’abord d’identifier des difficultés chez les élèves pour y remédier au plus vite (sur le moment ou dans la séance de régulation), et ensuite d’ajuster la mise en œuvre de son enseignement. On peut ainsi se rendre compte d’une formulation maladroite qui aurait induit une mal compréhension chez les élèves, formulation que l’on corrigerait dès la séance suivante. Les critères d’évaluation seront systématiquement précisés. L’enseignant devra préciser ce qu’il évalue : le produit (une réalisation de l’élève) et/ou le processus (la démarche utilisée). En impliquant l’élève dans le processus d’évaluation, on va lui permettre de visualiser les apprentissages qui l’attendent, et de prendre en main ces deniers. L’élève va pouvoir identifier ses progrès, se motiver au regard de ses réussites. Il explicitera à l’élève les critères de réussite,c’est-à-dire le « comment on sait que l’on sait ». En ayant accès à ces informations, l’élève va pouvoir prendre conscience du rôle de ses erreurs et développer des stratégies pour s’améliorer sur les points voulus.
Le tableau des apprentissages
C’est l’outil proposé pour mettre en œuvre l’évaluation dans le cadre de la méthode. Ce tableau va associer l’élève aux objectifs de travail et sera le support de ses réussites.
Il y a un tableau à mettre en œuvre tous les 4 modules. Au sein d’un tableau, toutes les compétences travaillées n’y figurent pas systématiquement, si par exemple elles sont juste abordées. C’est un choix à faire. Deux façons d’utiliser le tableau sont possibles :
– soit l’enseignant le gère seul et le complète. C’est un travail qui peut être fastidieux, car cela demande alors une double notation : d’abord sur une grille avec la liste des élèves puis un report dans chaque tableau individuel.
– soit il est cogéré par l’enseignant avec l’élève. Il s’agit alors de lancer l’activité. Puis quand celle-ci se termine de demander aux élèves de noter leur score dans la case correspondant dans le tableau. C’est plutôt dans cet état d’esprit qu’il a été conçu.
C’est un outil qui peut être complexe à mettre en œuvre. Il va vous demander une lecture des modules en amont pour faire le lien. Vous allez lire le module et l’annoter vous-même (ou surligner) pour voir à quel moment une des activités proposées pourrait permettre de noter au sein du tableau la trace d’un apprentissage des élèves.
Par exemple sur les séances 1 et 2 du module 3 (CP), je pourrai annoter ainsi :
Le tableau se conjugue avec le fait d’avoir des grilles d’élèves disponibles prêtes à être remplies. Cela peut vous sembler fastidieux mais avec de la méthode c’est très rapide. Par exemple, sur un exercice à l’ardoise avec un score à 5, vous pouvez ne pas noter tous ceux qui ont « 4 » ou « 5 », vous saurez par défaut que les cases blanches correspondent à ce score. Ensuite, il va vous demander d’observer ce qui se passe. Ne cherchez pas l’exhaustivité, ni sur les compétences ni sur le fait de vouloir observer tous les élèves. Vous pourriez par exemple, en observant un élève réussir une tâche, lui dire – juste à lui – qu’il peut compléter telle case de son tableau. Cette personnalisation affinera la lecture des tableaux.
Mais ensuite ? Lorsque le bloc des quatre modules se finit, vous pourrez alors faire un point sur les connaissances et compétences des élèves. Vous pourrez alors faire une évaluation sommative pour compléter les informations qui vous manquent. Celle-ci peut prendre plusieurs formes :
– Faire une évaluation « papier » classique ou une activité dédiée intégrée et ajoutée dans une séance. Un temps est proposé dans la méthode à cet effet par exemple dans le module 5.
– Utiliser les fichiers pour évaluer : choisir par exemple un problème comme trace, ou alors les cinq dernières fiches d’un outil donné, etc.
– Évaluer individuellement une compétence ciblée. Vous pouvez pour cela utiliser la séance de régulation et demander à un groupe de cinq élèves de faire une opération par exemple. Vous aurez le temps de les voir poser l’opération, de les voir calculer.
Vous compléterez ainsi le tableau avec ces nouvelles informations. Il ne restera alors plus qu’à faire une lecture de l’ensemble des traces des apprentissages et éventuellement de l’évaluation formative pour décider si la compétence correspondante est ou non acquise.
Prenez des temps aussi avec les élèves pour vous entretenir quelques minutes avec eux sur leurs savoirs : où ils en sont, le chemin qu’il leur reste à accomplir, leurs difficultés, leur ressenti…Les séances de régulation s’y prêtent très bien.
Les tableaux d’apprentissage:
Je vous propose plusieurs choses:
- Les tableaux des 8 premiers modules pour chaque niveau:
CP CE1 CE2 CM Tableau 1 (modules 1 à 4)
Tableau app CP_1 Tableau app CE1_1 Tableau app CE2_1 Tableau app CM_1 Tableau 2 (modules 5 à 8)
Tableau app CP_2 Tableau app CE1_2 Tableau app CE2_2 Tableau app CM_2 Non, vous allez me maudire…je ne donne pas tous les tableaux…Pourquoi ? Parce que je pense que le créer, à partir des programmations, en formulant/reformulant les compétences, vous sera utile dans la mise en œuvre de la méthode ! C’est une personnalisation qui me semble nécessaire et indispensable…
- La version cycle 2 « vierge » : Tableau app VIERGE
- Une version différente, très simplifiée qui pourrait quasiment durer sur l’année, quelle que soit la classe: Tableau Cycle 2
Propositions de tableaux par « La maitresse Sev »
Pour les CE2 : http://maitressesev.eklablog.com/methode-heuristique-mathematique-mhm-a145126578
Et si je veux faire autrement ?
Le tableau ne vous « parle pas » ? Vous n’arrivez pas à le mettre en œuvre ? C’est possible, car c’est complexe. Cela bouscule parfois des fonctionnements et des habitudes. Vous pouvez, évidemment, mettre en place un autre fonctionnement. Toutefois, gardez à l’esprit les invariants de l’évaluation dans la méthode :
– Elle doit être majoritairement formative, mais elle ne doit pas être « permanente » ou 100% continue car ce serait contreproductif.
– Elle doit être partagée avec les élèves : on annonce ce qu’on fait, pourquoi et les critères d’évaluation. Les critères doivent être explicites. Par exemple : « Tu peux dire que tu sais ajouter 9 à un nombre si lorsque je t’en donne dix au hasard, tu trouves la bonne réponse au moins huit fois. »
– Elle doit faire l’objet d’un temps de dialogue avec l’élève. L’enseignant programmera régulièrement des temps courts pour que chaque élève fasse le point avec lui sur ses réussites. Le but est que ces entretiens permettent à l’élève de s’exprimer sur ses apprentissages, de rentrer dans une démarche de métacognition. Cet entretien sera mené par l’enseignant sans aucun jugement de valeur, mais au contraire dans un esprit de valorisation des progrès déjà effectués.
– L’évaluation sommative doit être ponctuelle et être envisagée avec toutes les limites nécessaires et connues. Elle sera systématiquement mise au regard de l’évaluation formative.
Les ceintures de compétences peuvent ainsi être un outil adapté et intéressant, comme j’en parle de façon plus détaillée dans le guide (avec des liens;)