Le « secret » de la méthode

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C’est un titre « teasing »…Volontairement 😉

C’est parti d’un échange avec une collègue CPC qui accompagne deux professeurs des écoles stagiaires qui suivent la méthode. Les collègues ont dit à ces jeunes « Prenez la méthode, ça marche…« . Contentes du conseil et de l’attrait d’un travail « tout prêt » (je suppose ?), elles ont pris les séances et suivent « scrupuleusement » les descriptifs…Au risque du pire…

Et oui, il y a un « secret » dans cette méthode (comme dans toutes…). Enseigner c’est comme cuisiner. La même recette sera élaborée et préparée de différentes façons selon les cuisiniers (apprentis ou experts) pour un résultat très variable…Même avec les meilleures recettes du monde ! Pourquoi cela ? Car tout n’est jamais écrit en cuisine. La recette c’est un guide, qui cache des tours de main, une connaissance des produits, de son propre matériel (un four ne fait pas l’autre), et de moult détails qui feront la réussite ou non…Prenez l’exemple des macarons. Beaucoup s’y sont essayés et tous n’ont pas réussi, malgré les astuces délivrées ici ou là.

Enseigner, c’est la même chose. Encore plus quand on « suit » une méthode comme celle-ci (ou comme d’autres, en français, sciences…).

Le guide des séances cache des gestes professionnels qui s’apprennent. La mise en œuvre de la MHM demande d’avoir un certain nombre de connaissances didactiques, et de compétences professionnelles (observer, évaluer, écouter, analyser…). Le faire sans feedbacks, rétroactions, …sans avoir lu le guide de la méthode qui explicite tous ces principes, gestes et actions nécessaires…c’est comme faire une recette de cuisine sans connaitre la nature de la moitié des ingrédients…ou les cuire avec l’emballage…

Ainsi, la durée des séances n’est pas indiquée. Volontairement. C’est à l’enseignant de jauger (juger) de la pertinence de poursuivre telle ou telle activité. De jouer sur telle ou telle variable didactique. Par exemple, si vous avez un atelier avec un jeu, et que ça tourne bien, il est probable qu’au bout de 15 minutes, les élèves s’en lasseront. Même si ce n’est pas écrit, c’est à vous alors d’agir: faire évoluer le jeu (nouvelles cartes, nouvelles règles, changement d’équipes, imposer un temps, faire écrire la trace du jeu, etc) ou les mettre en autonomie sur un fichier, un autre jeu…

De la même façon, la gestion des activités orales et du calcul mental exige une réflexion. Si je demande « 7+4=? », est-ce que je m’arrête à « Oui, c’est 11, suivant... »…? Parfois oui, car je jugerai que ce n’est pas utile d’en faire plus. Parfois non, car au contraire, en regardant les résultats sur les ardoises, les erreurs affichées, les mines déconfites des élèves, le temps qu’il leur a fallu, je me dirai « oh là, là…Il faut que je prenne 5 minutes… » et alors je leur demande comment on peut faire pour trouver le résultat, j’explicite (cf le guide)…

Et tout ça n’est pas écrit dans les séances CAR ce n’est pas possible, c’est le travail de l’enseignant, c’est sa part de « professionnalité » dans la mise en œuvre des contenus ! Bref, je ne propose pas de méthode miracle, juste une solution pragmatique à l’enseignement des mathématiques…Le secret c’est vous !

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